Cuvée
parcellaire : l’empreinte d’un terroir
En
Champagne comme ailleurs, plus encore que la main du vinificateur, ce sont les
sols qui font les vins. Il faut une conjonction de hasards offerts par la
nature pour obtenir la parcelle idéale. Une bonne exposition, une inclinaison
marquée, une composition du sol adaptée… Et enfin l’œil du vigneron pour
déceler ce lieu rare.
Il
existe en champagnes quelques cuvées mettant en exergue ces terroirs uniques.
Ces cuvées parcellaires brillent par leur forte personnalité et s’adaptent
parfaitement à la haute gastronomie. Sur Plus de Bulles nous proposons les plus
réussies et les plus célèbres d’entre elles. J’en ai sélectionné 6, certaines
très connues, d’autres moins, mais toutes vous éblouiront par leurs arômes
complexes et leur immense profondeur aromatique sur un repas de fêtes.
La
cuvée Les Orizeaux signée Alexandre Chartogne représente parfaitement ces vins
typés. La parcelle sur laquelle sont plantés les pinots noirs associe sable et
grès. Quand le premier apporte de la chaleur et de la finesse, la roche offre
cette touche minérale et cette fraicheur indispensable aux grands champagnes.
Une cuvée à servir sur une viande blanche (volaille, veau…)
La
cuvée Francs de Pied, élaborée par Nicolas Maillart, est également un 100% pinot
noir, mais à l’histoire totalement différente. Elle est élaborée sur l’une des
rares parcelles dont les vignes n’ont pas été greffées suite à l’épidémie de
phylloxera qui a ravagé le vignoble champenois au début du XXè siècle. Ces
pinots noirs semblables à ceux utilisés à l’origine en Champagne donnent un vin
intense, à la minéralité crayeuse soulignée par une touche épicée. Un champagne
à apprécier sur un poisson cru ou un carpaccio de Saint-jacques.
Autre
parcellaire remarquable : la cuvée La grande Ruelle proposée par la maison
Marguet. Benoît Marguet est un des précurseurs de la biodynamie en Champagne,
et sa cuvée Grande Ruelle illustre parfaitement son travail qui vise à laisser
le terroir s’exprimer pleinement. Ce blanc de noirs est vinifié sous bois, sans
souffre, et n’est pas dosé à la fin de son élaboration. Il exprime parfaitement
le terroir Grand Cru d’Ambonnay et le plein potentiel de ses pinots noirs
plantés en 1967. Une cuvée à servir pour escorter des fruits de mer.
Nous
quittons la Montagne de Reims pour aller sur la Côte des Blancs où l’on a bien
entendu quelques magnifiques cuvées parcellaires comme Les Chemins d’Avize de
Larmandier-Bernier. Imaginé en 2009 grâce à l’arrivée au domaine d’un pressoir
de petite taille à même de pouvoir isoler les 2 parcelles d’Avize qui composent
cette cuvée. Ce blanc de blancs est élevé en fûts et en foudres de chêne. Une cuvée
à la minéralité vibrante, déployant de belles notes florales. A accorder sur un
beau homard.
Le
Mont Aimé est une cuvée élaborée par Pascal Doquet à partir d’une vigne située
sur une petite butte culminant à 240m. Le sol crayeux et sableux et
l’exposition parfaite, permettent au chardonnay de mûrir idéalement et à Pascal
Doquet d’élaborer une cuvée remarquable de finesse et de longueur. Ses arômes
de petits fruits secs et d’épices douces donne à cette cuvée toute sa légitimé
à accompagner un début de repas, ou un poisson noble à chair ferme.
Enfin
je terminerai cet édito par une cuvée arrivée très récemment sur Plus de Bulles :
La Colline Inspirée signée Emmanuel Lassaigne. Un blanc de blancs élevé sous
bois dont les raisins viennent de Montgueux, au sud de la Champagne, une butte
surnommée le Montrachet champenois. C’est une cuvée à la finesse
exceptionnelle, un champagne pur et tendu qu’il faut découvrir à l’apéritif.
Je
vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et vous dit à l’année
prochaine !
Patrick Borras
Chef-Sommelier du
restaurant Pierre Gagnaire
Conseiller exclusif de
Plus de Bulles